L’Association a pour but de sauvegarder et de promouvoir le patrimoine culturel et naturel du Libournais, mais aussi son patrimoine scientifique, technique, ethnographique, ainsi que les lieux et outils de mémoire. Elle apporte sa contribution au développement d'une dynamique de territoire permettant de mieux le faire connaître dans ses dimensions sociologiques, ethnologiques, environnementales, historiques, culturelles, économiques... passées, présentes et futures. Elle considère l'objet comme un témoignage de l'homme et de la société, et la muséographie comme un moyen de communiquer ce témoignage aux publics.
Genèse du projet
L’Écomusée du Libournais est un lieu de synthèse qui propose un regard sur l’évolution de ce territoire marqué par la civilisation de la vigne et du vin. Cette structure culturelle est née dans les années 1980 de la rencontre entre la "passion" d’un enseignant, Monsieur Méhat-Martinerie, une aventure d’adolescents et l’implication d’une population locale.
Ce professeur d'éducation socio-culturelle nommé au Lycée agro-viticole de Libourne-Montagne en septembre 1969, arrive de Corrèze et possède peu de connaissance sur la vigne et le vin. L'envie de connaître la région va déclencher une expérience pédagogique avec ses élèves axée sur la découverte de l’environnement local par une approche pluridisciplinaire associant les aspects sociaux, culturels, naturels et patrimoniaux du territoire.
Cette approche "intellectuelle" de la région, permet de réaliser une collecte exhaustive d’objets, de témoignages, de documents… L’objectif est de sensibiliser, via les élèves, la population locale à la notion de patrimoine ethnologique. Que soient ici remerciés tous les donateurs de l'Ecomusée.
Les années 1980
A partir de septembre 1980, année du patrimoine, une approche plus rigoureuse est effectuée permettant ainsi de déposer un dossier auprès du Ministère de l’Agriculture, dont l’objectif est la réalisation d’une exposition ethnographique régionale. Partant du constat qu’il n‘existait aucune référence en la matière dans le libournais, les premières données recueillies (objets, iconographie, etc…) ont servi à réaliser une importante exposition autour des arts et traditions populaires viticoles du libournais.
Ce travail d’enquête et de collectages a continué jusqu’en février 1982, date à laquelle quelques personnes se sont regroupées pour créer une association dont l’objectif était d’assurer la pérennité et le développement des collections tout en créant les premières fondations d’un lieu d’exposition permanent.
La commune de Montagne, disposant, sur un site de 5 000 m² au cœur du village, d’un ensemble de bâtiments inutilisés susceptibles d’être réhabilités, sera sensible à ce projet de musée. Le 1er mars 1983, la commune signera une convention de mise à disposition de ces locaux, dont la réhabilitation et l’aménagement muséographique selon le concept d’écomusée seront réalisés entre 1983 et 1985.
N.B. Ces locaux ont connu plusieurs affectations : école, salle des fêtes, écomusée, activités associatives (maires M. Louis Yerles, M. Gérard Despagne et M. Pierre Yerles).
Cette forme muséale, s’appuyant sur un des réseaux supportant l’ethnologie du domaine français, met l’accent sur les caractéristiques d’un territoire dans son ensemble, ainsi que sur les modalités de transmission des savoir et des savoir-faire, faisant ainsi le lien, sous un même toit, entre la communication du passé, la compréhension du présent et la gestation de l’avenir.
La notion d’écomusée dont la naissance remonte à la fin des années 1970 dans les Parcs naturels français donne lieu aujourd’hui à des réalisations diverses. Chacune d’entre-elles exprime des intentions et des motivations différentes qui trouvent cependant racines dans la conception muséologique de son initiateur Georges-Henri Rivière. Ce concept qu’il définissait comme un musée de l’homme dans son environnement, c’est-à-dire un musée que la population d’un territoire façonne pour s’y reconnaître et où elle présente à elle-même et à ses visiteurs son évolution dans le temps.